livre ouvert

Synthèses bibliographiques
retour


Tollié Mylène                                                                                                   
M1 BGAE-EFDD-IEGB
Ecologie générale et appliquée

L’impact du changement climatique sur les oiseaux migrateurs

Mots-clés utilisés pour la recherche : global warming, bird, migration, climate change, migratory flyway.

Bibliographie :

Peter P. Marra, Charles M. Francis, Robert S. Mulvihill, Frank R. Moore (2005) The influence of climate on the timing and rate of spring bird migration. Oecologia, 142, 307-315.

Nicole Lemoine, Katrin Böhning-Gaese (2003) Potential impact of global climate change on species richness of long-distance migrants. Conservation Biology, 17, 577-586.

Oscar Gordo, Lluis Brotons, Xavier Ferrer, Pere Comas (2005) Do changes in climate patterns in wintering areas affect the timing of the spring arrival of trans-Saharan migrant birds? Global Change Biology, 11, 12-21.

Philippe Rivalan, Morten Frederiksen, Gregoire Loïs, Romain Julliard (2007) Contrasting responses of migration strategies in two European thrushes to climate change. Global Change Biology, 13, 275-287.

Mecislovas Zalakevicius (2002) Biophysical impacts of climate change on bird populations and migration in Lithuania. GeoJournal, 57, 183-193.

 

Synthèse bibliographique:

            La migration est une stratégie répandue permettant aux animaux d’échapper aux dures conditions de l’hiver. Or, au cours du siècle dernier, la température moyenne de l’air a augmenté de 0,5°C. Aux Etats-Unis, une étude a montré que pour chaque degré d’augmentation de la température au printemps, les oiseaux migrateurs arrivent un jour plus tôt. La migration peut donc être modifiée pour compenser la variabilité environnementale (Peter P. Marra et al. 2005). Les facteurs liés à la température tels que la quantité de ressources disponibles, le vent ou la croissance des plantes ont un effet important. Les oiseaux peuvent s’adapter grâce à la flexibilité de leurs dates de migration mais s’ajoute la contrainte de la période de reproduction. Le « timing » de la migration est donc déterminé par une combinaison de facteurs environnementaux et endogènes.

            Une étude menée en Europe a mis en évidence une diminution du nombre d’oiseaux migrateurs sur de longues distances lorsque la température en hiver augmente (Nicole Lemoine et al. 2003). Ceci peut s’expliquer par la compétition avec les oiseaux sédentaires : si les conditions sont moins sévères, les espèces sédentaires survivent mieux et entrent en compétition avec les migrateurs pour les ressources.

            D’après Gordo et al. (2005), les variations climatiques en Afrique sont des meilleures indicateurs sur l’arrivée des espèces migratrices que celles en Europe. Des températures africaines élevées et des précipitations faibles provoquent une arrivée en Europe retardée. Ce sont des facteurs importants, surtout dans les régions sèches, car ils déterminent indirectement la disponibilité des ressources. Le changement climatique endommage aussi les habitats donc les oiseaux vont plus vers le Sud de l’Afrique car le Sahara s’étend.

            Chez les oiseaux « partiellement » migrateurs (qui ne migrent pas ou vont en Suisse ou en Allemagne), on a observé une augmentation de la proportion de sédentaires et une diminution de la distance de migration  (Philippe Rivalan et al. 2007). Chez la Grive mauvis, migratrice de l’Islande à la Finlande, on a observé une plasticité en réponse au climat. La probabilité de migrer en France est immédiatement élevée après une année froide mais diminue progressivement avec le temps.

            Une étude menée en Lituanie a montré que le réchauffement global provoque la diminution des trajets migratoires des oiseaux se reproduisant en Lituanie car ils trouvent leurs quartiers d’hiver plus tôt (Mecislovas Zalakevicius 2002). Il y a modification des habitats, des chaînes trophiques et des ressources, donc le comportement migrateur est perturbé. Ainsi, le changement climatique entraîne une erreur entre le timing de la migration, la disponibilité des ressources et la reproduction. Cette erreur est difficile à corriger par la sélection naturelle si le réchauffement global est trop rapide.


voir version word