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Synthèses bibliographiques
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PRIEUR Claire M 1
BGAE-IEGB
Ecologie générale et appliquée

Les effets de la captivité sur les primates en parcs animaliers

Mots-clés : zoos – primates -effects – captivity – stereotypy – solutions

Bibliographie :

. Davey G. & Henzi P. (2004) “Visitor circulation and nonhuman animal welfare : an overlooked variable ?”, Journal of Applied Animal Welfare Science, 7(4), 243-251
. Debyser L.W.J. (1995) “Prosimian juvenile mortality in zoos and primate centers”, International Journal of Primatology, vol 16 no 6
. Wells D. L. (2005) “A note on the influence of visitors on the behaviour and welfare of zoo-housed gorillas”, Applied Animal Behaviour Science, 93, 13-17
. Mallapur A., Waran N. & Sinha A. (2005), “Factors influencing the behaviour and welfare of captive lion-tailed macaques in Indian zoos”, Applied Animal Behaviour Science, 91, 337-353
. Cooke C. M. & Schillaci M.A. (2007), “Behavioural responses to the zoo environment by white handed gibbons”, Applied Animal Behaviour Science, 106, 125-133

Synthèse bibliographique :

Les élevages d’animaux sauvages en captivité fournissent des réservoirs génétiques pour les espèces menacées dont les populations naturelles décroissent continuellement. Avec le développement des programmes d’élevage et des studbooks contre les problèmes génétiques (consanguinité), les populations captives ont augmenté. Malheureusement les conséquences associées à cette captivité sont aujourd’hui croissantes et font l’objet de nombreuses études. Celles-ci concernent surtout les groupes de primates (Debyser, 1995). Les primates sont en général élevés dans des maisons fermées donnant accès à un enclos extérieur aménagé. L’ensemble est visible du public (Wells, 2005).
Les conditions d’élevage et l’intensité des visiteurs vont donc influencer le comportement des primates. Ainsi Davey et Henzi (2004) ont démontréque les visiteurs suivaient le principe du « tourne à droite » quand ils commencent leur visite dans un bâtiment ou dans parc. Les primates vivant dans les premiers enclos sont stressés par le grand nombre de visiteurs. Par exemple, des gorilles en captivité sont influencés par la densité de visiteurs et présentent des comportements stéréotypiques incluant des agressions, des serrements de dents, des auto toilettages excessifs, des frappements de barreaux, … (Wells, 2005). Mallapur & al. (2004) ont également montré que les conditions de détention d’animaux sauvages sontsouvent inférieures aux conditions de vie naturelles. Les macaques étudiés dans les zoos indiens présentent près de 25 types de comportements anormaux et 9 types de pathologies. Ils laissent leurs membres se balancer, s’automutilent, s’excitent en se masturbant. Mais ces comportements s’observent uniquement chez les individus nés en captivité et les animaux confisqués (douanes, cirques). L’étude de Cooke & al. (2007) montre que les gibbons étudiés ont deux types de stéréotypies, l’un corporel (mouvement de balancement du corps tout entier) et l’autre auto-dirigé (couvrementdes yeux ou de la bouche, sucement de doigt). Ces comportements anormaux sont pathologiques quand ils deviennent excessivement fréquents. L’étude de Debyser (1995) sur les Prosimiens en zoos montre également une augmentation de la mortalité des jeunes chez les mères stressées. Les conditions de nutrition (régime alimentaire adapté, apport de vitamines supplémentaires, …) jouent également un rôle dans le terme de la gestation et la survie des juvéniles.
Pour palier à l’influence des visiteurs, Davey & al. (2004) proposent de contrôler le passage du public, de changer régulièrement l’ordre de visite et d’éloigner les bâtiments utilitaires (toilettes, restaurants,…) des enclos. Dans une autre idée d’amélioration, l’environnement des primates doit être enrichi et ressembler à l’environnement naturel. La composition des groupes doit également suivre celle des groupes sociaux existants dans la nature (Mallapur & al., 2005).

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